24 octobre 2008

A la fin tu es las de ce monde ancien. G. Apollinaire

Comme souvent, rien n'est anodin,et tout est lié.

Il se trouve que dans quelques jours, trop peu, j'aurai un an de plus. J'aurai 38ans. La plupart ne me croient pas. Pourtant..

Il se trouve que pour la première fois de ma vie, je me demande si, plus tard, je ne regretterai pas de ne pas avoir eu d'enfant. Je suis bien sûr incapable de répondre. Personne ne peut le dire. Qui peut dire le futur?

Il se trouve que le temps passe, que l'heure tourne, et tout cela beaucoup trop vite.

Il se trouve que je fais, bien sûr, le bilan du temps passé. En particulier des dernières années. Que je n'y vois pas grand chose de positif, de réussi. Bien sûr.

Il se trouve que chaque anniversaire est une période d'angoisse. Cette année, j'innove, après une crève qui n'en finissait plus, je me suis bloquée le dos. Vraiment, ça a du mal à passer, cette année.

Il se trouve que chaque nouvelle année entamée me rapproche de la fin.

Tout terriblement. Guillaume Apollinaire

Apollinaire, c'est le choc de mon adolescence, celui qui fit que les mots sont venus dans un certain sens, une certaine ronde.
J'écrivais la nuit, sur les murs, au crayon à papier.
Incapable de me relire le lendemain, et persuadée que le monde passait à côté d'un nouveau poète.

Il y a quelques jours, un garçon à la barbe claire et douce m'a récité des vers d'Apollinaire.
Nous partagions des pâtes aux truffes.
C'était encore un point commun que nous avions, lui et moi.
Nous en avons tant.
Trop.

Il joue avec moi.
Trop proche, trop complice, trop doux, trop présent, puis trop absent.
Et surtout pas pour moi, alors que je voudrais tant.
Se promet à une autre.
Il joue.

Il ne s'est rien passé, sinon des baisers sur la joue.
Sur les joues.
Et des mains qui s'attrapent.
Restent emmêlées plus longtemps que ce qu'elles ne devraient.


Hier soir, nous nous sommes retrouvés en public, faisant mine de nous ignorer.
Polis mais sans rien de plus.
Pourtant, au moment de son départ, notre complicité et sa façon de vouloir me séduire et ma façon de vouloir lui plaire n'ont pas échappé à des amies à l'écart de ce secret.

Il est le seul homme qui pourrait me séduire. Un peu trop doux, trop patient. Trop de charme. A vrai dire, il est le seul homme qui m'ait séduite depuis 2 ans.

Mais voilà, il joue. Et je vais devoir me défaire de ce sortilège, et rompre le charme.

Parce que depuis notre seconde rencontre, je sens un manque. Il me manque un souffle dans le creux de ma nuque, une main qui enlace ma taille...
Parce que soudain, quand je rentre le soir, à la nuit tombée, chez moi, je ressens à nouveau ce vide, cet écho qui ne me renvoie que moi-même.

Parce que cet homme me rappelle à chaque pas que l'amour ne traverse plus ma vie.