12 mai 2007

Ici-bas, la douleur à la douleur s'enchaîne - Le jour succède au jour, et la peine à la peine. Lamartine

Comment te dire sans l'impression de radoter, de repasser en boucle le même disque, qui commence à sauter un peu, comme trop passé? Il semble que les hirondelles n'ont pas fait le printemps, tout au plus témoignent-elles d'une brève éclarcie, à un moment donné.
Il n'y aura pas eu un jour dans ma semaine passée où je n'aurais pleuré. J'ai tendance à penser que c'est ainsi que je purge mes douleurs. Je me souviens de ma précedente rupture. Elle s'était imposée petit à petit à moi, et il m'avait fallu donner jusqu'à l'estocade finale. Cela n'enlève rien à la peine, à la douleur et au sentiment d'échec d'être de l'autre côté. Je me souviens qu'à l'époque, je traversais comme une ombre le jardin des Plantes, longeant les allées d'arbres déplumés, le visage lavé de larmes. J'en garde le souvenir d'une période faite de douleurs sourdes et dont je pensais ne jamais voir la fin. Et un jour, sans savoir pourquoi, le rideau se déchire, le brouillard se fait moins épais, et la douleur s'estompe pour laisser place à une cicatrice en voie de guérison.
Dire que je suis loin, très loin, trop loin de cette issue n'est rien dire. C'est bien plus profond que cela. La douleur s'installe dans mon coeur, dans mon ventre, dans ma tête. Je la respire et la transpire. Tout en moi ne dit que cela. Ce sentiment d'avoir perdu mon âme soeur, ce sentiment d'un profond échec, ce sentiment de plus en plus envahissant d'une infinie solitude. Imaginer qu'un jour, à nouveau, la lumière traversera le rideau est d'une difficulté sans borne. Et ne fait que rajouter de la peine à ma peine.
Un abîme, un puit sans fond voilà ma chute. Je traverse un tunnel dont je ne vois pas la fin.
Simplement, j'aimerais savoir que la descente aux enfers est terminée, et qu'enfin le sol ne se dérobe plus sous mes pieds à chaque pas que je tente de faire. J'ai beau faire le dos rond, ne pas trop agiter les bras, je m'enfonce dans ces sables trop mouvants pour moi. Pourtant dans ma lucidité, j'aimerais pourvoir reprendre mon souffle, sans avoir à boire la tasse. Combien de temps encore vais-je pouvoir résister ? J'ai, comme ce soir, peur que cela ne m'entraine trop bas, trop loin, et que je puisse plus remonter. Parce que cassée, brisée et fatiguée. Parce qu'aujourd'hui je mets dans ce grand tout ma vie que je réduis à un échec criant et retentissant. Jetant le bébé avec l'eau du bain, j'amalgame vie privée, professionnelle et sociale et n'en retient qu'un phénoménal raté.
Je tente de remonter, de rejoindre la surface. Mais la vague me submerge, et je retourne aux abysses.
Mais à qui appartient-elle la main qui me maintient la tête sous l'eau ?
Et pour couronner mon sacre, une rage de dents cette nuit. Que personne ne me dise que le sort ne s'acharne pas, je ne peux plus le croire.
Pour celui qui a souffert toute la nuit
, l'aube est toujours décevante.
Robert Mc Liam Wilson La douleur de Manfred

09 mai 2007

A moi les montagnes russes !

Je déteste ça. Et les fêtes foraines. Et les cirques. Ca ne m'a jamais fait rire. Bien au contraire.
Pourtant, mon humeur, c'est ça : des montagnes russes géantes. Et vas-y que ça commence à peine à aller bien, et que hop, je te repasse la tête sous l'eau. Je m'épuise, seule, à me débattre contre les éléments.
Je viens de lire le post d'Anna K, sur son blog 39-40 (tu cliques sur le coté stp). C'est tellement vrai. Cette génération dorée, pas trop à plaindre et qui n'a plus envies ni desirs. Sinon d'être heureux. Et qui patauge, et n'y arrive pas. Si tu savais comme ça me parle, ma chère AK, au lendemain de ce difficile WE prolongé.
J'ai passé mon mardi à compter les amis qu'il me reste, ceux qui n'ont pas fuit sous la déblacle de ma vie. Et je fais le tri. Autant dire que ça ne te met pas le moral au beau fixe. Côté famille, idem. Avec tellement de comptes à régler, de non-dits, ou de trop-dits, comme tu veux. Je profite de la fonte des neiges pour faire le ménage de printemps. Un peu radical tu dis ? Peut-être, mais aux grands maux, les grands remèdes. Du coup, je travaille d'arrache-pieds avec la nouvelle gardienne de mes angoisses. Je dois t'avouer que c'est un peu douloureux de faire son ménage. Nécessaire, mais tellement douloureux.
Esperons qu'on en sorte vivant (mais ce ne sera pas idemne).

01 mai 2007

L'hirondelle qui fait mon printemps


pierrot le fou - ma ligne de chance
Vidéo envoyée par lilalili



Parfois, sans bruit et sans rien dire, le voile se déchire et laisse entrevoir les rayons du soleil. Ta peau se réchauffe sous la chaleur naissante. Et tu te surprends à ressentir des choses essentielles. Ca ne veut pas dire que tu n'es plus triste. Simplement, tu te retrouves.
Tu vois, ça a commencé samedi. Je dois te dire qu'en ce moment, avec cette manie des WEnd prolongés, c'est le flip total le Wend pour moi : un long tête à tête avec mes angoisses.
Mais samedi, j'ai déposé un paquet un peu lourd que je me trimballais depuis un moment. Comme ça, discrètement, sans que je m'y attende. J'en étais presque confuse. Quand je suis sortie de la consigne, j'ai vue la rue, baignée de soleil. Et puis, il s'est passé quelque chose de magique pour moi. Anodin pour la plupart. J'ai entendu les hirondelles...
Elles étaient de retour. Et me dis pas que ça fait longtemps, je t'entends pas. Je m'explique difficilement pourquoi mais cet oiseau, c'est l'essence de la vie. Tu les as déjà vu s'éclater dans le ciel, hop looping, et hop à gauche, euh non droite, et un piqué, voler à toute bringue, crier à s'éxploser les poumons ? Elles sont magiques. Les plus dingues, ce sont celles de Madrid, à croire que les folles nuits madrilènes les entament elles aussi.
Ben ces boules de plumes ont traversé le rideau...Et même les nuages, l'orage hier, et même bosser aujourd'hui ça n'a pas entamé ma toute fraîche sérénité.
Ce soir, j'ai vu un superbe couché de soleil, des fenêtres fleuries, des hirondelles dechaînées. J'étais pas au paradis, non, à Boulogne B, pas de quoi rever n'est-ce pas? Mais si tu savais le plaisir que j'ai pris à voir cette boule orange tomber dans la rue. C'était LE coucher de soleil de ce 30/04/07 et il est unique, et ne reviendra jamais.Tu vois parfois, il suffit de rien pour que tu te dises, "tiens, je suis bien". Et ça faisait bien longtemps...