23 novembre 2006

Game over

Mon chéri,

je t'écris des limbes de ma douleur.
Voilà trop de jours que plus rien ne va, et que j'ai tout perdu au jeu de l'amour.
Mon Amour, voici quelques lignes que tu ne liras jamais. Des lignes, des mots pour te dire combien je t'aime.
Tu t'éloignes de moi, inéluctablement. Et moi je reste sur ce quai, à regarder notre nauffrage.
Je voulais te dire que je t'aimerai toujours. Parce que ces années passées, tous ces moments, ces voyages, ces rires, ces pleurs, ces joies et ces douleurs resteront toujours au fond de moi. Tous ces souvenirs que j'aime, qui me rapellent que je croyais avoir trouvé mon double.
Lorsque nous nous sommes rencontrés, je ne croyais plus à l'amour, le Grand. Tu m'y as fait croire.
Il y a encore quelques semaines, nous croisions un couples de personnes agées, papotant sur un banc. Je t'ai demandé si tu nous imaginais ainsi,plus tard....Tu savais déjà, j'ignorais que notre avenir se jouerait ailleurs, et tu n'avais pas répondu.
Mon Amour, j'aimerai tellement sentir ta peau, entendre ta voix m'appeler, sentir tes baisers le matin, te savoir présent à mes côtés. J'aimerai tant rembobiner le film, et recommencer là où tu m'as arrétée.
Bruno, tu me rendais plus forte pour affronter le monde.
Aujourd'hui, mon monde s'écroule, et peu à peu, je m'enfonce dans ces sables mouvants. J'avais construit ma vie avec toi. Un chateau de sable dévoré par la mer.
Là, maintenant, je voudrais tant que tu sois là pour me prendre dans tes bras, et que tu balayes mon chagrin. Je suis perdue sans toi, je suis perdue. Comment vais-je faire?

Dans mes journées, la tristesse succède à la colère, entre en scène le chagrin, et la douleur mordante de l'absence.

Ce soir, tu as bu, tu as bu pour oublier la douleur dans mon coeur, et dans le tiens. Tu as pleuré. Tu t'es excusé pour la douleur, pour tout le reste, la solitude, la rancoeur, la haine, ce qui reste à venir.
Ce soir, j'ai compris à ta peine et ta douleur que ma vie avec toi, c'était fini.

Ce soir, j'ai tout perdu, mon amour, mes rêves, mes désirs. Je reste là, avec ce qui n'est pas encore l'amertume et la désillusion, la colère ou le dégout. La tristesse est ma nouvelle compagne.

Est-ce qu'on peut mourir d'un chagrin d'amour, parce que celui-ci le mériterait.
Un jour, dans loin, dans longtemps, je nous mettrais en terre, pour pouvoir continuer à vivre. En attendant, je pleure mon amour défunt. En attendant, je pleure les défunts....

Je t'aime.
*Trop personnelle, cette note ne restera pas longtemps ici. Mais je voulais te dire ces choses si essentielles. Ces quelques notes d'amour de moi vers toi.
Soundtrack, La chanson d'Hélène...
Elle:
Ce soir nous sommes septembre et j'ai fermé ma chambre
Le soleil n'y entrera plusTu ne m'aimes plus
Là-haut un oiseau passe comme une dédicace
Dans le ciel
Lui:
Je t'aimais tant Hélène
Il faut se quitterLes avions partiront sans nous
Je ne sais plus t'aimer Hélène
Elle:
Avant dans la maison j'aimais quand nous vivions
Comme un dessin d'enfant
Tu ne m'aimes plus
Je regarde le soir tomber dans les miroirs
C'est la vie
Lui:
C'est mieux ainsi Hélène
C'était l'amour sans amitié
Il va falloir changer de mémoire
Je ne t'écrirai plus Hélène
Elle:
L'histoire n'est plus à suivre et j'ai fermé le livre
Le soleil n'y entrera plus
Tu ne m'aimes plus

12 novembre 2006

Il m'a dit Je crois que je ne t'aime plus

A la Cali.
Un peu moins fort.
Un peu moins violent.
Mais le résultat est là.
C'était jeudi 9 novembre, à presque 21h00.
Je rentrais enfin à une heure normale, avec une seule envie, me retrouver avec lui. Et là, la claque, le tsunami, la totale. Comme dit Cali, comme un coup de revolver. Oh bien sûr, il ne l'a pas craché comme ça. Il a d'abord fallu demander ce qu'il se passait, pour cette attitude. Ok ça faisait quelques jours que je bossais aussi le soir tard, et qu'on ne s'était vu. Mais quoi? Et voilà le fil d'Ariane qui se déroule. Non, il n'y a personne d'autre. C'est juste que je pense qu'on s'aime comme des amis, plus comme avant (avant quoi? avant qui?). Et blablabla. Et moi épuisée, tombant de sommeil, qui n'en croit pas mes oreilles. Je me dit voilà une crise qui s'annonce. Bien forte. Mais au bout de 8ans et 1/2, normal. Ah oui, parce que ça fait bien longtemps qu'on est ensemble (ça c'est lui), moi je dirais ça fait longtemps qu'on est bien ensemble. Nuance qu'il ne semble plus partager.
Vendredi. Gueule de bois. Mais je suis très détachée, pas encore complètement dans la douleur. Je pense qu'il y a encore quelque chose à sauver. Je lui dit que je vais partir pour le WE, il me repond "je préfère pas". Je lui demande s'il a prévenu les proprios "pas encore, trop tôt, pas envie". Là je me dis, y'a peut-être une éclaircie, faut la saisir.
Mais je rentre le vendredi dans l'appréhension noire de ce qu'il va se passer. Et bien sûr, je lance la discussion. Et bien sûr, je veux aller au fond du truc, comprendre, savoir pour mieux pallier. Oui, certaines choses ne fonctionnements pas dans notre couple, et dans tout les couples, il y a un truc qui cloche au bout de 8 ans, non ? La discussion finit par "j'ai envie de vivre le grand amour". Heureusement, à ce moment-là, je suis assise sur le lit, du coup j'ai pas été totalement engouffré par la terre ouverte sous mes pieds. Parce que moi, je croyais que c'était ce qu'on vit (vivait) le grand amour.....La conne!!!!
Comment te dire que j'ai dormi 3h cette nuit là, à coup de cauchemars (pas lui, je vous rassure, lui il dort), que j'ai pris un train le matin pour le sud. Que je suis poursuivie par une envie de vomir et de pleurer. Que j'ai enfin dormi cette nuit, mais que j'angoisse de rentrer ce soir.
Que je me pose 20000 questions, qui vont du "comment trouver un appart?" à "tain j'ai 36ans qu'est-ce que je vais faire?" . Je te passe le "je suis une merde et j'ai tout raté dans ma vie, même ce qui me tient le+ mon histoire de l'Amour".
Je te passe les reactions de certaines amies, "c'est la meilleure chose qui puisse t'arriver" Ah oui, ah bon, et pourquoi? c'est toi qui va m'aider à remonter la pente, à arreter de pleurer ?
Je te passe les SMS que je relis, quand il m'amait encore. Et que je lui renvoie. Mais ça soulage pas.
Je te passe l'envie de l'appeler non stop. Pour qu'il me dise à nouveau qu'il m'aime et que tout ça c'est bullshit (tu vois la fille dans un rêve blanc et rose, c'est moi). Je te passe mon envie de me décalquer la tête, alcool druggs and rock 'n roll.
Je te passe pas le soleil du sud, alors que lui en haut il est dans le froid et la pluie.
Je te passe pas que j'ai SUPER mal, mais alors SUPER SUPER SUPER MAL .
je te passe pas que c'est dur et que je sers les dents.
Je te passe pas que j'ai peur.
Je te passe rien.
Bien sûr, on écoutera Cali "Elle m'a dit"

03 novembre 2006

Extrèmement fort et incroyablement près, dit J. Safran Foer

il m'est arrivé quelque chose hier, un truc magique. Un fantôme est revenu, une étoile s'est rallumée.
On s'est retrouvé.
Dans une vie précédente, plus rock 'n roll qu'aujourd'hui, j'avais rencontré F. Une soirée ratée, organisée par une chaine de tv. Le champagne coulait à flot, on en avait même piqué quelques bouteilles, et on s'était échappé en riant. Il était arrivé de nulle part, comme un fantôme. Beau comme le jour, touché par la grâce et abimé par la vie. Il a foncé vers moi, on s'est cherché avec des mots, on a volé le champ', et on a beaucoup rit. Début de l'histoire.
Comment vous parler de F.? F c'est la vie "rock'n roll", le looser magnifique, et l'intelligence du désespoir. Un esprit brillant, un corps détruit, des yeux bleux comme la mer le long des côtes bretonnes, et un charme fou. La came, la vie déconstruite, les amours fanées. Chelsea hotel à lui tout seul. F s'abîme avec le monde, mais on ne vit qu'une fois.
Dire que j'étais amoureuse, ce serait être loin de la réalité. Il y avait autre chose. Il y a 10ans, je pouvais me brûler les ailes avec une volonté farouche et une fraicheur sans égale. Mais il y a quelque chose de plus entre nous, un rapport étrange, comme s'il avait voulu me protéger. Quelque chose ni platonique ni vraiment sexué. F et moi ça n'a même pas été une histoire, mais un moment très court qui vous marque pour la vie. Des gestes, des paroles, des délires et des affres. La dernière fois que je suis passée chez lui, il n'est jamais arrivé. Je suis partie avant son retour, A et M, pas encore connus, assis avec moi dans son salon.
Et puis il a disparu. Plus de nouvelles. Plus de téléphone, d'appart, rien. Plus traces de vie. Disparu.
Pendant des années, j'ai pensé à lui. Je me disais qu'il était en Afrique, qu'il avait changé de vie. J'aurais pu appeler ses potes, mais très vite je les ai perdu.
Ce garçon, connu comme le loup blanc, n'apparaissait plus nulle part ailleurs que dans mon esprit. Et puis peu à peu, la vie reprend ses droits, je me disais que nos chemins s'étaient séparés. Avec le temps, j'ai commencé à croire qu'il était mort. Overdose, maladie, accident de moto, il avait pu choisir celle qu'il voulait, il avait une chance folle pour chacune.
Il y a quelques mois, j'ai croisé son pote, avec lequel je l'avais rencontré. J'ai pas osé lui demandé, j'ai eu peur de la réponse. Moi, certaines fois, je lui imaginais une mort à la Rimbaud, c'etait plus joli que tout le reste.
Et puis, il ya 2 semaines, j'ai vu son nom. La terre s'est ouverte sous mes pieds. J'ai investigué. Pas question de ressusciter les morts comme ça. J'ai un contact, qui me confirme l'info, et qui me pousse à l'appeler. Doucement, on recupère pas 10 ans comme ça. Tu vois, dans ce cas, la vie te saute à la gueule, et te lamine. Tes choix, tes envies, tes échecs et tes reussites t'explosent au visage. Faut être fort pour ça, et là c'est pas le bon moment. Silence radio pendant 10 ans, alors quelques semaines...
Oui mais voilà, mon contact a parlé.. Et jeudi 2 novembre, mon téléphone a sonné. Je suis restée stupide devant le nom affiché. Stupide et figée. Puis j'ai décroché. Ca a été super rapide. Comme si on s'etait quitté la veille. Sa voix n'a pas changé. On a pris rdv pour le dej. et on a raccroché.
Je suis restée assise, bouche bée, joyeuse, légère, transie. Un tour au toilettes, pour voir si j'avais plus veillis en 3minutes qu'en 10ans, si mes rides sont jolies (bof), et si mes kilos en trop sont cachés aujourd'hui. Et puis, la question, est-ce qu'il va me reconnaitre, et moi, comment je vais le reconnaitre?
Ensuite? Ensuite, je suis arrivée à peine en retard au rdv. J'esperai qu'il serait déjà là. A quelques mêtres du resto, j'ai vu un homme hésiter, tourner autour, il avait les yeux bleux mer du sud. J'ai pensé, tiens, et si c'était lui?. Je suis rentrée, en me disant que si c'était lui, il rentrerai à son tour. Mais il était là. Et dès que j'ai vu ses yeux, son sourire, j'ai su. C'était le grand retour. On a repris nos marques. On a bu, on a parlé de tout, de rien. Il a dit, j'ai raté ma mort, alors il a fallu continuer à vivre. Pas besoin d'en dire plus, une phrase, un mot, l'essentiel. Tout était à nouveau là. Une douceur, un attachement, une tendresse. Un retour délicat, comme un tableau de Balthus. On a pas fait les vieux cons, et débalé nos souvenirs. On a pas parlé de nos vies personnelles, il a juste dit, ma vie est plutôt vide en ce moment. J'ai pas relevé, juste souri. Et on a parlé de tout, de l'état du monde, de l'état de la culture, et même de l'état de son corps.
On s'est gentiment fait virer du resto. On a parlé encore dans la rue. On a eu du mal à se quitter. On s'est dit au revoir plusieurs fois, je lui ai dit à quel point j'étais contente de le revoir, vivant. Il m'a pris dans ses bras. L'étreinte des aux-revoirs. On a pas échangé nos portables. On ne sait pas quand on se revoit. Si on se revoit. Un fantôme est de retour.
"..Quand on oublie, hélas,
je n'ai pas vu le temps passer
Les soleils se coucher
Etre en vie n'est jamais trop ni assez"
Et pour bercer tout ça, la sublime voix de Catpower, pour la sensualité balancée de the greatest